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Cha au Rwanda
18 février 2008

Le Rwanda a la quote ! Bush à Kigali ...

Le Rwanda a eu la chance de recevoir depuis fin janvier pas mal de personnalités importantes sur la scène internationale. Cela témoigne entre autre de l'intérêt croissant des puissances internationales pour ce pays qui mène une politique volontaire en vue de son développement. Ici on apelle cela la vision 2020 à savoir: objectif d'ici 2020 de faire du Rwanda un pays développé, avec de belles infrastructures (routes macadamisées, maisons toutes en dures, etc), où règne la sécurité (nécessaires pour attirer les investisseurs étrangers et les touristes) et qui est aussi propre que la Suisse.

C'est un but tout à fait louable et qui susciterait tout mon enthousiasme s'il ne laissait pas paraître parfois certaines failles...

Par exemple : c'est bien beau de vouloir faire de Kigali une belle ville à l'européenne et de bannir toutes les constructions précaires mais encore faudrait il que les gens qui y habitent actuellement aient les moyens de rénover leurs maisons. Ce qu'il se passe actuellement c'est donc que les pauvres habitants qui ne peuvent pas se payer les matériaux pour rénover leur maison, se voit racheter leur terrain pour pas grand chose et forcer de partir dans les campagnes où ils trouveront d'autres maisons précaires. Cela ne fait que renforcer les inégalités dans la mesure où, une fois retournés dans les campagnes, ces gens retrouvent des situations parfois encore plus instables (difficulté accrue pr accéder au marché du travail, envoyer les enfants à l'école, etc). Le rwanda aura intérêt à redoubler d'efforts pour fournir les services tels que école, centres de santé, etc dans les campagnes... Au risque de voir un Kigali richissime narguant les gens des campagnes.. Avec toutes les tensions que de telles inégalités peuvent susciter !

Autre exemple : il est impressionant de voir le nombre de jardins dans les campagnes qui sont agrémentés de jolis parterre de fleurs. Mais ce n'est point une initiative de paysans passionés par l'horticulture. C'est un injonction des pouvoirs publiques afin que tout ménage rende les abords de sa maison, fleuri et agréable pour les gens qui visitent le pays. On dirait un équivalent de nos "Concours Balcons Fleuris"... Pourquoi pas.. mais je trouve quand même un peu délicat d'imposer ce genre de préoccupations à des ménages qui n'ont pas toujours les moyens pour vivre décemment.

Ces exemples ne sont que quelques constatations personnelles. Il est encore plus intéressant de voir ce qu'en pensent les rwandais et comment ils vivent cela. Vous pourrez lire ci-dessus un article d'un journal de la région concernant la venue de Georges Bush à Kigali et les mesures prises par le gouvernement à cette occasion:

Article du 14/02/2008, écrit par  Alphonse Safari Byuma sur le site http://www.syfia-grands-lacs.info où vous trouverez aussi pas mal d'autres articles intéressants sur la région des Grands Lacs (Congo, Burundi, Rwanda)
Ca vaut vraiment la peine de le lire !!! Certains passages sont pertinents d'autres simplement amusants comme celui sur les agents de sécurité américains...

George Bush verra Kigali sous son plus beau jour

"Après plusieurs personnalités étrangères de renom, Kigali doit accueillir George Bush. Tout est fait pour lui montrer une ville impeccable où règne la plus grande sécurité. Les règles sont très strictes et gare à ceux qui y dérogent. Quant aux miséreux, ils n'ont plus droit de cité.

Le président allemand Horst Köhler, le secrétaire général de l'ONU Ban Kin-Moon, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner... Depuis fin janvier, Kigali voit défiler des personnalités internationales de premier plan. Mardi 19 février, ce sera au tour du président américain George Bush de fouler le sol rwandais. Afin que leur ville présente son plus beau visage à ces différents hôtes de marque, depuis près d’un mois, tous les Kigalois sont tenus de s’activer.
Mi-janvier, le conseil de sécurité du district de Kicukiro proche de l'aéroport a ainsi décidé de renforcer, entre autres, la propreté. "Plus question de sécher les habits au vu des passants et des touristes. Et la pelouse doit être plantée sur les espaces vides pour promouvoir un environnement sain", énumère un habitant de ce district. Chaque fois que Kigali accueille des chefs d'État, les autorités imposent toujours des mesures draconiennes.
Satisfaits ou pas, les Kigalois n’ont guère le choix. Ces dernières semaines, ils s’appliquent à bétonner les bords des routes goudronnées devant leurs maisons, et, sur la route qui mène à l'aéroport international, repeignent leurs maisons et leurs boutiques avec des couleurs claires. "Les chefs locaux veillent à l'exécution rapide des travaux en cours", remarque un groupe de jeunes, ravis d’avoir été embauchés pour réfectionner les parcelles qui longent le goudron. "À présent, le quartier est magnifique. Plus de boue sur le trottoir, les gens y marchent sans difficultés", se réjouit de son côté Kamikazi, une enseignante. Toute la ville moderne est minutieusement balayée.

Sécurité renforcée
La sécurité a elle aussi été renforcée. En novembre dernier, un poste de la police a été officiellement installé au centre-ville. Désormais, l'ordre est total. Restauré, l’éclairage public permet le soir aux policiers de chasser les femmes et les jeunes garçons qui font du commerce ambulant. "Nous sommes pourchassés comme du gibier", se lamente un vendeur dont la police a accaparé tout le matériel. "J'aurais voulu que mes biens soient confisqués par les agents de la défense locale (Local Defense Forces, Ndlr). Avec eux, au moins, on peut négocier et reprendre son carton de biscuits", ajoute-t-il en pleurant.
La police en tenue civile et munie de menottes remplace les Local Defense Forces. À chaque bifurcation routière, deux policiers surveillent la circulation. Et, gare à celui dont la voiture tombe en panne. Les forces de l’ordre interviennent alors en un temps record pour faire dégager le gêneur, moyennant de lourdes amendes. Par ailleurs, elles capturent et interrogent les présumés voleurs et les mendiants qu’elles rassemblent dans un immeuble de Gikondo, un autre quartier de Kigali. "La ville est bien assainie et l’ordre installé. Il n’y a plus une multitude de gens sans emploi et de commerçants ambulants", se félicite un commerçant.
À 20 heures, le calme est en effet total, et les affaires de rue ne se négocient plus, sauf en catimini. "Les policiers sont toujours présents à côté des boutiques. Les fripiers ambulants parlent donc à l'oreille des éventuels clients, puis les emmènent loin de la grand-route pour leur montrer des habits qu’ils avaient cachés quelque part", indique un coiffeur plutôt observateur, qui pense qu'après le départ du président américain, la vie reprendra son rythme normal, sans tracasserie.

Rumeurs et agenda officiel
"Nous serons encore enfermés dans nos maisons, côte à côte avec les agents de sécurité le temps du séjour de Bush", regrette pour sa part cet autre habitant qui se souvient de la rigueur sécuritaire qui régnait au moment de la visite de l'ex-président américain Bill Clinton en 1998. "Nous étions comme des otages et n'avions le droit ni de parler à haute voix, ni d'allumer la radio. Les lignes téléphoniques mobiles étaient coupées", assure-t-il. Lors des visites récentes, tous les bureaux voisins des lieux où devait se rendre l'hôte de marque ou de son hôtel ont été investis par des gardes silencieux qui veillaient à ce que les fenêtres soient fermées, les rideaux tirés, les regards tournés ailleurs…
À la veille de la visite d’actuel président des États-Unis, les rumeurs vont bon train. Dans les radios locales, certains sont persuadés de la présence d’agents de sécurité américains."Je les ai vus. Ils sont vêtus de jeans et de T-shirts. Ils sont géants et ils parlent anglais", témoigne un reporter du journal public Imvaho Nshya qui dit les avoir rencontrés au mémorial du génocide de Kigali, que George Bush pourrait visiter, dit-on.
Officiellement, pourtant, personne au Rwanda ne semble connaître avec précision son agenda. Tout juste présume-t-on qu’il inaugurera le nouveau siège de l’ambassade des USA, situé loin du centre-ville. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne sortira pas de ces rues étincelantes, vitrines du pays, mais qui n'en sont pas son miroir."

Aïe.. la pression monte : Mr Bush arrive demain !! On aura aussi droit à notre super tuesday comme me disait Julie ;-) Qui sait, peut-être aurais-je la chance d'agrémenter bientot cet article de quelques photos de monsieur Bush.. le nouveau siège de l'ambassade américaine étant à 100 mt de mon bureau !

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