C'est toujours un peu en retard que je relate mes aventures ici. Lancés en "mode voyage", après Kampala et d'autres excursions au Rwanda, nous sommes partis début avril pour Bujumbura, avec un bon groupe d'amis de Kigali.

Direction donc le Burundi, pays voisin du Rwanda, présentant de grandes similarités avec ce dernier mais ayant aussi pas mal de particularités. Pour les ressemblances on pourra noter entre autres que les burundais parlent le Kirundi, qui est presque la même langue qu'ici au Rwanda, que le pays est composé des deux ethnies majoritaires, les hutus et les tutsis (même si de nos jours on évite d'employer la distinction) et qu'ils ont aussi pas mal de collines. A côté de ca, on peut quand même remarquer des grandes différences. Notamment l'insécurité. Le Burundi peine à sortir d'une guerre civile depuis 1993. Début 2006, un cessez le feu avait été signé, permettant de retrouver qq peu la stabilité mais récemment l'actualité a montré que la situation restait précaire. Nous sommes partis au Burundi qq jours avant les troubles. Autre différence : l'acceuil plus chaleureux des burundais et l'ambiance constante qu'il règne dans les rues et les endroits publics comme les bars et les "boîtes".

Nous allions à Bujumbura pour visiter des amis sur place et profiter du Lac Tanganyika, de la plage et de l'ambiance. Comme vous pourrez voir sur les photos (voir album Buja) l'activité préférée et principale de ces vacances a été l'apéro ;-) On a profité un maximum de nos quelques jours là-bas et il ne ns restait plus beaucoup d'énergie à la fin.

Le trajet du retour fut rude. Plus encore le retour à la réalité Rwandaise où, a peine la frontière passée, nous avons du éteindre la musique et rouler en silence : nous rentrions le 7 avril, jour de la commémoration du début du génocide. 14 ans après, le pays est encore sous le choc et durant cette période pas mal de traumatismes resurgissent. A l'occasion de la commémoration, beaucoup de films sur le sujet passent, beaucoup de réunions, discussions ont lieu, un peu partout dans le pays, démontrant la volonté du Rwanda de ne pas oublier pour que jamais ca ne recommence...

Le Rwanda a eu la chance de recevoir depuis fin janvier pas mal de personnalités importantes sur la scène internationale. Cela témoigne entre autre de l'intérêt croissant des puissances internationales pour ce pays qui mène une politique volontaire en vue de son développement. Ici on apelle cela la vision 2020 à savoir: objectif d'ici 2020 de faire du Rwanda un pays développé, avec de belles infrastructures (routes macadamisées, maisons toutes en dures, etc), où règne la sécurité (nécessaires pour attirer les investisseurs étrangers et les touristes) et qui est aussi propre que la Suisse.

C'est un but tout à fait louable et qui susciterait tout mon enthousiasme s'il ne laissait pas paraître parfois certaines failles...

Par exemple : c'est bien beau de vouloir faire de Kigali une belle ville à l'européenne et de bannir toutes les constructions précaires mais encore faudrait il que les gens qui y habitent actuellement aient les moyens de rénover leurs maisons. Ce qu'il se passe actuellement c'est donc que les pauvres habitants qui ne peuvent pas se payer les matériaux pour rénover leur maison, se voit racheter leur terrain pour pas grand chose et forcer de partir dans les campagnes où ils trouveront d'autres maisons précaires. Cela ne fait que renforcer les inégalités dans la mesure où, une fois retournés dans les campagnes, ces gens retrouvent des situations parfois encore plus instables (difficulté accrue pr accéder au marché du travail, envoyer les enfants à l'école, etc). Le rwanda aura intérêt à redoubler d'efforts pour fournir les services tels que école, centres de santé, etc dans les campagnes... Au risque de voir un Kigali richissime narguant les gens des campagnes.. Avec toutes les tensions que de telles inégalités peuvent susciter !

Autre exemple : il est impressionant de voir le nombre de jardins dans les campagnes qui sont agrémentés de jolis parterre de fleurs. Mais ce n'est point une initiative de paysans passionés par l'horticulture. C'est un injonction des pouvoirs publiques afin que tout ménage rende les abords de sa maison, fleuri et agréable pour les gens qui visitent le pays. On dirait un équivalent de nos "Concours Balcons Fleuris"... Pourquoi pas.. mais je trouve quand même un peu délicat d'imposer ce genre de préoccupations à des ménages qui n'ont pas toujours les moyens pour vivre décemment.

Ces exemples ne sont que quelques constatations personnelles. Il est encore plus intéressant de voir ce qu'en pensent les rwandais et comment ils vivent cela. Vous pourrez lire ci-dessus un article d'un journal de la région concernant la venue de Georges Bush à Kigali et les mesures prises par le gouvernement à cette occasion:

Article du 14/02/2008, écrit par  Alphonse Safari Byuma sur le site http://www.syfia-grands-lacs.info où vous trouverez aussi pas mal d'autres articles intéressants sur la région des Grands Lacs (Congo, Burundi, Rwanda)
Ca vaut vraiment la peine de le lire !!! Certains passages sont pertinents d'autres simplement amusants comme celui sur les agents de sécurité américains...

George Bush verra Kigali sous son plus beau jour

"Après plusieurs personnalités étrangères de renom, Kigali doit accueillir George Bush. Tout est fait pour lui montrer une ville impeccable où règne la plus grande sécurité. Les règles sont très strictes et gare à ceux qui y dérogent. Quant aux miséreux, ils n'ont plus droit de cité.

Le président allemand Horst Köhler, le secrétaire général de l'ONU Ban Kin-Moon, le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner... Depuis fin janvier, Kigali voit défiler des personnalités internationales de premier plan. Mardi 19 février, ce sera au tour du président américain George Bush de fouler le sol rwandais. Afin que leur ville présente son plus beau visage à ces différents hôtes de marque, depuis près d’un mois, tous les Kigalois sont tenus de s’activer.
Mi-janvier, le conseil de sécurité du district de Kicukiro proche de l'aéroport a ainsi décidé de renforcer, entre autres, la propreté. "Plus question de sécher les habits au vu des passants et des touristes. Et la pelouse doit être plantée sur les espaces vides pour promouvoir un environnement sain", énumère un habitant de ce district. Chaque fois que Kigali accueille des chefs d'État, les autorités imposent toujours des mesures draconiennes.
Satisfaits ou pas, les Kigalois n’ont guère le choix. Ces dernières semaines, ils s’appliquent à bétonner les bords des routes goudronnées devant leurs maisons, et, sur la route qui mène à l'aéroport international, repeignent leurs maisons et leurs boutiques avec des couleurs claires. "Les chefs locaux veillent à l'exécution rapide des travaux en cours", remarque un groupe de jeunes, ravis d’avoir été embauchés pour réfectionner les parcelles qui longent le goudron. "À présent, le quartier est magnifique. Plus de boue sur le trottoir, les gens y marchent sans difficultés", se réjouit de son côté Kamikazi, une enseignante. Toute la ville moderne est minutieusement balayée.

Sécurité renforcée
La sécurité a elle aussi été renforcée. En novembre dernier, un poste de la police a été officiellement installé au centre-ville. Désormais, l'ordre est total. Restauré, l’éclairage public permet le soir aux policiers de chasser les femmes et les jeunes garçons qui font du commerce ambulant. "Nous sommes pourchassés comme du gibier", se lamente un vendeur dont la police a accaparé tout le matériel. "J'aurais voulu que mes biens soient confisqués par les agents de la défense locale (Local Defense Forces, Ndlr). Avec eux, au moins, on peut négocier et reprendre son carton de biscuits", ajoute-t-il en pleurant.
La police en tenue civile et munie de menottes remplace les Local Defense Forces. À chaque bifurcation routière, deux policiers surveillent la circulation. Et, gare à celui dont la voiture tombe en panne. Les forces de l’ordre interviennent alors en un temps record pour faire dégager le gêneur, moyennant de lourdes amendes. Par ailleurs, elles capturent et interrogent les présumés voleurs et les mendiants qu’elles rassemblent dans un immeuble de Gikondo, un autre quartier de Kigali. "La ville est bien assainie et l’ordre installé. Il n’y a plus une multitude de gens sans emploi et de commerçants ambulants", se félicite un commerçant.
À 20 heures, le calme est en effet total, et les affaires de rue ne se négocient plus, sauf en catimini. "Les policiers sont toujours présents à côté des boutiques. Les fripiers ambulants parlent donc à l'oreille des éventuels clients, puis les emmènent loin de la grand-route pour leur montrer des habits qu’ils avaient cachés quelque part", indique un coiffeur plutôt observateur, qui pense qu'après le départ du président américain, la vie reprendra son rythme normal, sans tracasserie.

Rumeurs et agenda officiel
"Nous serons encore enfermés dans nos maisons, côte à côte avec les agents de sécurité le temps du séjour de Bush", regrette pour sa part cet autre habitant qui se souvient de la rigueur sécuritaire qui régnait au moment de la visite de l'ex-président américain Bill Clinton en 1998. "Nous étions comme des otages et n'avions le droit ni de parler à haute voix, ni d'allumer la radio. Les lignes téléphoniques mobiles étaient coupées", assure-t-il. Lors des visites récentes, tous les bureaux voisins des lieux où devait se rendre l'hôte de marque ou de son hôtel ont été investis par des gardes silencieux qui veillaient à ce que les fenêtres soient fermées, les rideaux tirés, les regards tournés ailleurs…
À la veille de la visite d’actuel président des États-Unis, les rumeurs vont bon train. Dans les radios locales, certains sont persuadés de la présence d’agents de sécurité américains."Je les ai vus. Ils sont vêtus de jeans et de T-shirts. Ils sont géants et ils parlent anglais", témoigne un reporter du journal public Imvaho Nshya qui dit les avoir rencontrés au mémorial du génocide de Kigali, que George Bush pourrait visiter, dit-on.
Officiellement, pourtant, personne au Rwanda ne semble connaître avec précision son agenda. Tout juste présume-t-on qu’il inaugurera le nouveau siège de l’ambassade des USA, situé loin du centre-ville. Ce qui est sûr, c'est qu'il ne sortira pas de ces rues étincelantes, vitrines du pays, mais qui n'en sont pas son miroir."

Aïe.. la pression monte : Mr Bush arrive demain !! On aura aussi droit à notre super tuesday comme me disait Julie ;-) Qui sait, peut-être aurais-je la chance d'agrémenter bientot cet article de quelques photos de monsieur Bush.. le nouveau siège de l'ambassade américaine étant à 100 mt de mon bureau !

JuRie se joint à moi pour cette Spéciale Dédicace à Batman de la rue Kinet pour sa participation sans laquelle on aurait pu faire nos fêtes de Wallonie locale !

Merci pour cet envoi inespéré et ses cachettes inventives qui ont amené ton pecket à bon port...Même 5 mois en retard...

Déjà fini? A quand ton prochain colis ? Et tu reviens quand ?

Grâce à la venue du grand patron de Bruxelles, j'ai l'occasion de vous présenter la grande famille CTB au Rwanda. Voici mes chers collègues. Ce ne sont pas mes collègues de projet mais mes collègues CTB. On travaille sur des projets différents...

On peut voir les volontaires (les petits jeunots comme moi), les Assistants Techniques (les hommes et femmes d'expérience) et les Directeurs d'intervention qui sont généralement rwandais. Pour le détail, mon directeur d'intervention c'est le rwandais avec un chemise verte devant à gauche, il est super!

Bon..on voit pas bien en fait... Mais c'est pas grave, l'important c'est la vue d'ensemble (ou pas) !

Si ca vous intéresse de voir un peu de quels projets s'occupe la CTB au Rwanda vous pouvez aller voir sur le site suivant : http://www.btcctb.org/rwanda/
Mon projet est dans "santé de base", c'est le premier = "Appui aux districts sanitaires de la région de Kigali"
Ou plus généralement, si vous voulez des informations sur la CTB partout dans le monde ou sur le service volontaire grâce auquel je suis partie c'est : www.btcctb.org

Le Rwanda a aussi eu l'honneur d'acceuillir pr qq jours le nouveau ministre à la coopération : Charles Michel. Par contre lui on a pas eu "le droit" de le rencontrer (on était pas invités à la fête à l'ambassade...)

Après de nombreux aller-retour sur des pistes dans la brousse, des heures interminables à patienter, de laborieux efforts de communication mais surtout des rencontres très intéressantes avec le personnel de santé, j'ai enfin terminé mon travail d'enquêtes dans les centres de santé (pour plus de photos, voir album).
Ce travail dans le domaine de la santé me permet de découvrir un aspect du développement sur lequel je n'aurais pas imaginé travailler en tant qu'économiste. Or la santé reste un des aspects primordial du développement dans la mesure où, avec une population en mauvaise santé, il est difficile pour un pays de se développer économiquement.

Les mutuelles de santé permettent aux personnes indigentes d'accéder à des soins de santé autrement financièrement inacessibles. Ils paient une cotisation en échange de quoi ils peuvent se faire soigner pour un prix minime. C'est le gouvernement qui paie en grande partie la différence. Les mutuelles ont déjà montré un impact très positif sur la santé de la population : plus grande fréquentation des formations sanitaires et moins de maladies graves (car les gens viennent se faire soigner à temps). Un principe simple en soi mais qui n'est pas toujours bien compris par la population. Les personnes ne veulent généralement pas cotiser tant qu'elles ne sont pas malades. De même les personnes qui ont cotisé, et qui ne sont pas tombées malades pendant l'année, viennent se faire subitement soigner au mois de décembre. Une façon pour eux de rentabiliser leur cotisation :-)

Travailler dans le cadre de la CTB (Coopération Technique Belge) permet aussi de réaliser à quel point il n'est pas facile pour le gouvernement d'un pays en voie de développement de se positionner face à tous ses bailleurs. Chacun vient avec ses idées, ses contraintes et son modèle de développement sans nécessairement tenir compte des politiques du pays. Dans notre projet par exemple la concurrence avec d'autres bailleurs en mine légèrement l'efficacité. Notre projet vise à améliorer la qualité des soins de santé de façon globale et ce, en concordance avec les priorités nationales. Mais quand des américains débarquent avec des budgets 10X plus importants et des priorités différentes (ils ont décidé de lutter contre le Sida presque uniquement), on peut comprendre que le personnel de santé soit tenté (incitant financier à l'appui) de se focaliser sur ces activités au détriment de la santé globale de la population...

Il est aussi parfois difficile d'accepter que les meilleurs solutions imaginées ne soient pas toujours applicables à la réalité du terrain. Que ce soit des contraintes de terrain soit.. mais quand c'est la rigidité des bailleurs qui empêche d'appliquer un modèle plus approprié, c'est beaucoup plus frustrant...

Après un bref mais plus qu'intense séjour au pays de la bière et des moules, me voilà de retour au pays des milles collines. J'en profite pour vs souhaiter à tous une excellente année 2008 pleine de petits et grands bonheurs...
Et pr 2008, une ptite nouveauté sur mon blog : les albums photos. Vous pourrez voir qq photos de notre we à l'est du Rwanda (datant de 2007...). Que du bonheur : des pistes à perte de vue, des vues époustoufflantes et des rencontres  autant surprenantes qu'enrichissantes. Ou un Pti pas en dehors des sentiers traditonnels du Rwanda... Bienvenue ici à tous ceux qui veulent découvrir l'Afrique en 2008 !!!

Les toilettes du camp 4 : une vue assez impressionante pour des toilettes !
Nous sommes presque au sommet mais il nous reste encore 1300 mt à monter le lendemain.

Les vues sont déjà dignes de celles prises d'un avion ... (à vous demander pourquoi encore aller au sommet ...)

Le soleil se couche, il est temps d'aller se coucher aussi : Ce soir on doit se réveiller à 23h30 pour commencer à marcher à minuit... On va marcher dans la nuit pour arriver au sommet au lever du soleil. Puis on redescend presque jusqu'en bas. Une journée très éprouvante !
On a pas de photos de la dernière montée: il faisait trop froid et on était tellement fatigué qu'on avait pas la force ...

Nous voilà au sommet avec nos guides !!!

Oups c'est fou comme le tps passe vite ici. Cela fait un mois que je n'ai plus écrit et déjà un mois que je suis revenue de mon expédition en tanzanie... Voilà donc enfin les photos de ce fameux kilimanjarooooo!
Admirez la bête : (vue de Moshi, une petite ville au pied du kili, de laquelle nous sommes parti pour notre trekking)

Jour 1 : Vue de notre hôtel à Moshi, de grand matin, avant de partir pour le trekking. Vu de loin il est pas mal impressionant (j'éviterai la tirade sur le réchauffement de la planète et le fait que le kili ait perdu plus de 50% de sa calote glacière en qq années mais vous trouvez pas qu'il lui manque qc?...)

Au menu : 6jours de marche dont 4,5 j de montée et 1,5 de descente. Dénivelé = 4100mt (de 1800mt à 5985 mt)...
On rigole on rigole... mais cela ne fait que commencer!

On fait connaissance avec les autres à l'arrivée. On a particulièrement sympatisé avec un groupe de "vieux" français, qui nous faisait un peu penser aux bronzés...

Nous pensions être presque seuls pour la montée mais on a vite été rejoints par une quirielle de montagnards (et leurs porteurs : dont le nombre n'est pas négligeable). Par exemple pour notre groupe de 3, nous avions 14 personnes qui ns accompagnaient (porteurs,guide, cuisinier, etc.)

Le premier jour nous marchons dans la forêt tropicale...

Petite pause pic-nic : l'équivalant du Mc Do en tanzanie (même les boîte y sont)..miam! ou pas...

Une fois arrivés au camp, il n'y a pas grand chose à faire à part manger et dormir.

Le cuisinier nous régale de ces pti plats. C'est fou ce qu'ils arrivent à cuisiner au fin fond de la montagne...Arrivés à 15h30, goûter à 16h, repos puis diner à 18h et dodo à 19h au grand plus tard.. une vrai vie de moines (sportifs)!

Jour 2:
C'est bientôt la saison des pluies... On se réveille souvent sous le soleil mais les nuages ne tardent pas à nous rattraper. Nous marchons donc généralement dans le brouillard, sans avoir la chance de profiter des magnifiques vues. Il faudra attendre le matin pour découvrir les splendides paysages que nous réservent le kili!!!

Les paysages changent: on est maintenant dans la moraine!

Une pub pour Quechua?

Jour 3:

Réveil sous le soleil et vues incroyables sur le sommet :

Jour 4: En route pour la dernière étape avant le sommet. Le camp sera à 4600Mt. On commence à souffrir de l'altitude...

Admirez l'équipement...

Et les ultimes mètres avant d'arriver au dernier campement...